Aka Ahizi : « Dans ces conditions, une transition s’impose »

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Vingt-quatre (24) heures après que Pr Séka Séka et ses partisans, qui revendiquent la présidence du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), ont pris possession du Quartier général (QG) et du siège de la formation politique à Adjamé, Aka Ahizi, « président démocratiquement élu », a réagi. Lors de la conférence de presse qu’il a animée aux Deux-Plateaux, le successeur de Francis Wodié a très vite vu la main du pouvoir en place derrière les turbulences qui secouent son organisation. Pour ainsi dire, il n’est pas passé par quatre chemins pour désigner comme responsables de ces troubles, le ministère d’État, ministère de l’intérieur et de la sécurité, et par ricochet le régime Ouattara. « Encore hier 19 août 2015, les mêmes imposteurs encadrés par les forces de police nationale (CRS, Préfecture de police d’Abidjan, District de police d’Adjamé, 7éme et 28éme Arrondissement) et appuyés de loubards, ont forcé, en toute illégalité, sans aucune décision de justice, l’accès du Quartier général (QG) et du siège du Pit pour ainsi favoriser l’occupation des lieux par les imposteurs, en brutalisant les militants du Parti. Ici encore, le Ministère d’État, Ministère de l’intérieur et de la sécurité avait été saisi par courrier réceptionné le 19 août 2015. Dès lors, comment comprendre que malgré toutes ces démarches, la tutelle des organisations politiques prend fait et cause chaque fois pour des hors-la-loi, au mépris des règles qui régissent les organisations qu’elle est censée encadrer », a-t-il rappelé, avant de déduire : « Le régime est dans une posture de diviser pour mieux régner. Hier (mercredi 19 août 2015, ndlr), des officiers sur place nous ont carrément dit que c’est le directeur de cabinet du ministre d’État, Hamed Bakayoko, qui leur a donné les instructions. Nous sommes dans une situation où le régime utilise les forces de l’État pour atteindre des objectifs politiques». Aka Ahizi qui a regretté que le pouvoir « donne l’impression de protéger les hors-la-loi au détriment de la loi », a néanmoins demandé au ministère de l’intérieur et de la sécurité de faire libérer le QG et le siège de son parti, qui sont sous le contrôle de la « dissidence ». « Le Pit s’insurge contre cette occupation de ses locaux, favorisée par les forces de police nationale et les loubards, et demande ainsi au Ministère d’État, Ministère de l’intérieur et de la Sécurité de faire libérer sans délai les sites du Pit afin de préserver la paix sociale tant souhaitée par tous en cette période électorale », a-t-il indiqué. L’ancien ministre de l’environnement a lié les incidents survenus au Pit à l’actualité politique nationale, en évoquant les questions de la présidentielle 2015 et de la transition exigée par une partie de la classe politique ivoirienne. « Ce sont de telles situations qui ont poussé des partis politiques à parler de transition. En réalité, dans ces conditions, une transition s’impose », a tempêté Aka Ahizi. L’ancien secrétaire national chargé des finances et de la mobilisation des ressources au Pit, a fait savoir que la transition réclamée par l’Alliance des forces démocratiques (Afd), à laquelle appartient son parti, ne signifie pas boycott des élections présidentielles. « On peut faire acte de candidature et exiger la transition », s’est-il convaincu, avant de terminer sur un air de mise en garde. « Si Nous ne prenons pas notre siège et le QG, personne d’autre ne les prendra », a lâché Daniel Aka Ahizi.

Serge YAVO

Source : SoirInfo 6260 du vendredi 21 août 2015