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(Notre Voie, 21 – 22 décembre 2013) – Dans la région de Bouna, Pascal Affi N’Guessan, président du Fpi, continue sa croisade pour la paix et la réconciliation entre les Ivoiriens. 

Avant son dernier meeting, aujourd’hui samedi, dans la ville de Bouna, le président du Fpi a parcouru, hier, les villages d’Ondefidouo, Sépidouo, Siraoudi, Youndouo et Kokpingué. Affi N’Guessan s’est entretenu, d’une part, avec les chefs de ces localités. Et d’autre part, il a animé des meetings pour demander aux populations d’œuvrer pour la paix et la réconciliation. Il a rappelé combien la rébellion armée a accéléré la pauvreté de la Côte d’Ivoire et rendu les Ivoiriens plus misérables malgré les énormes potentialités. Il est revenu sur la crise postélectorale qui a accentué les divisions entre les Ivoiriens et plongé le pays dans une situation délétère.

Pour le président du Fpi, du fait de la crise de 2010, de nombreux Ivoiriens croupissent en prison. Le Président Laurent Gbagbo est déporté à la Cpi, son épouse, Simone Gbagbo, est dans l’isolement total à Odienné et de milliers d’Ivoiriens condamnés à l’exil. Selon Pascal Affi N’Guessan, le pays ne doit pas demeurer éternellement dans une telle situation. Qui éloigne le développement et gâche l’avenir des Ivoiriens. A l’en croire, il faut vider les cœurs de ressentiment. Il faut panser les plaies. Même ceux qui ont perdu des parents doivent savoir pardonner. « Les bourreaux et leurs victimes doivent sceller la paix pour sauver le pays », a-t-il soutenu. Le président du Fpi a invité les uns et les autres à disposer leurs cœurs, à revivre la fraternité afin de consolider la cohésion sociale. Il cite en exemple sa propre situation. Détenu plus de deux ans dans la prison de Bouna, il a rassuré qu’il a définitivement tourné la page. Sans rancœur ni esprit de vengeance. Affi N’Guessan a exhorté les Ivoiriens à en faire autant. Il a précisé que cela ne peut pas se faire de façon magique. Expliquant que la paix et la réconciliation résident dans la libération de Laurent Gbagbo et de toutes les personnes emprisonnées relativement à la crise postélectorale de 2010. Affi N’Guessan demande alors au régime Ouattara d’ouvrir les portails des prisons pour que les détenus politiques recouvrent la liberté. Il a invité le Pouvoir à faciliter le retour des exilés politiques. Il a insisté particulièrement sur la responsabilité des gouvernants à s’investir pleinement dans la réconciliation des Ivoiriens.

Affi N’Guessan précise que le plus urgent pour le pays est la réconciliation et la paix. Faisant remarquer que depuis plus deux décennies, les conflits politiques, les guerres et les rébellions armées ont fait reculer le développement et favoriser la misère des populations. Au dire du président du Fpi, si la sécurité n’est pas effective sur toute l’étendue du territoire, si la question de la terre n’est pas réglée et si rien n’est fait ici et maintenant, il est évident que les élections à venir embraseront encore le pays. « La paix est une bonne chose pour tout le monde », a-t-il ajouté. Avant de dénoncer la déportation du Président Gbagbo. « Le Pdci et le Rdr étaient dans son gouvernement. Comme il est tolérant et bon, il a fait du chef rebelle, Guillaume Soro, son Premier ministre. Ces mêmes ont envoyé Gbagbo à la Cpi. Mais ils brûlent leurs mains », a fait remarquer Affi N’Guessan. Poursuivant, il a dit ne pas comprendre la suppression des nouvelles communes créées par Gbagbo. Selon lui, si ces communes existaient et ces villages avaient leurs mairies dotées de budget, le développement se ferait plus rapidement dans le milieu rural. Estimant que la non reconnaissance de ces communes est injuste, il a demandé aux populations d’ouvrir les yeux pour ne plus se tromper si des élections s’organisaient. « Ceux qu’on appelait wari-fatchê sont au pouvoir, mais on ne voit pas wari. Ils vont demander crédit au Congo », a déploré Affi.

Benjamin Koré

Envoyé spécial à Bouna