Konan-Banny

Charles Konan Banny s’est dépêché de répondre au président de la République, Alassane Ouattara, concernant les ”16 milliards” mobilisés pour accompagner la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr). Le 15 décembre dernier, cette révélation a ”froissé” la quasi-totalité des membres de la Cdvr qui déploraient le ‘’manque de moyens’’ pour mener à bien leur mission. «Ce n’est pas un sujet important. (…) Le pus important, c’est de créer des conditions afin que ce genre de situation amenant l’Etat a décaisser de l’argent ne se reproduise plus», n’a pas manqué de souligner le patron de la Cdvr, hier, à son domicile à Cocody-Riviera, en présence de nombreux journalistes. «N’attendez pas de moi que je vienne discuter les chiffres qui ont été avancés par le président de la République dans une déclaration officielle. Je ne commente pas car j’ai beaucoup d’expérience. Le président et moi avons un parcours et nous savons ce que les chiffres veulent dire», a-t-il ajouté précisant que les avoirs de la Cdvr sont gérés par un agent du Trésor ”seul responsable des comptes”. Après trois ans d’activités, Konan Banny estime que sa mission a été ”accomplie” parce que toutes les prescriptions contenues dans l’ordonnance ont été suivies d’opération sur le terrain. «Je n’ai aucun doute. Avec l’aide de tous, mon sentiment est que ma mission a été accomplie », a-t-il insisté. Les auditions de la Cdvr ont permis de recueillir les dépositions de 72.483 personnes, parmi lesquelles 28.064 femmes et 757 enfants. Et sur la base des témoignages recueillis, fait remarquer le conférencier, des recommandations ont été faites en vue des réparations qu’il espère voir mises en œuvre le plus rapidement possible pour une réconciliation des Ivoiriens. Il s’agit, selon l’ancien Premier ministre, de la prise de mesures d’opportunité politique consistant en l’accélération des procédures concernant les prévenus contre lesquels pèsent de lourdes charges, et en l’élargissement pur et simple de ceux qui peuvent être libérés sans aucun danger pour l’Etat et la société ; sans oublier une justice équitable… «Il y a des choses encore à faire. La réconciliation, ce n’est pas mécanique. C’est parler au cœur, c’est parler aux esprits, c’est créer une ambiance, une manière de concevoir les rapports entre les hommes. C’est une gouvernance, une façon de faire la justice. C’est aussi le bon ton, le juste ton, le respect, la considération, un code de conduite avec un certain nombre de principes. Nous sommes tous des citoyens de ce pays, nous sommes condamnés à vivre ensemble. Nous pouvons avoir des opinions différentes mais nous ne pouvons pas nous détester», explique l’ancien Premier ministre, qui, par ailleurs, s’est réjoui des 10 milliards de Fcfa annoncés par le chef de l’Etat pour le dédommagement des victimes dès janvier 2015.

Cyrille DJEDJED

Source: L’inter du Jeudi 18 Décembre 2014

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