
Le pape Léon XIV, né Robert Francis Prevost

Simplice Ongui
Directeur de Publication
Afriqu’Essor magazine
osimgil@yahoo.co.uk
L’élection du pape Léon XIV, né Robert Francis Prevost, a surpris de nombreux fidèles à travers le monde. Issu des États-Unis mais marqué par une longue expérience pastorale en Amérique latine, le nouveau pontife incarne une Église en dialogue entre les continents et les cultures. À travers son texte « Élection du pape Léon XIV | Dr Djéréké : “Mes premiers mots sur le nouveau pape” », le Dr Jean-Claude Djéréké — ancien prêtre catholique et fin observateur de la vie ecclésiale — propose une lecture lucide et nuancée de ce choix inattendu. Cette réflexion lui fait écho, entre foi, espérance et veille attentive sur ce que l’Afrique — et le monde — peuvent attendre de ce nouveau pontificat.
Par Simplice ONGUI
Le jeudi 8 mai 2025, a Rome, un nouveau chapitre s’est ouvert dans l’histoire de l’Église catholique avec l’élection du cardinal américain Robert Francis Prevost comme 267ᵉ pape sous le nom de Léon XIV continue de susciter analyses et méditations dans les milieux catholiques du monde entier. Dans son texte sobrement intitulé « Élection du pape Léon XIV | Dr Djéréké : “Mes premiers mots sur le nouveau pape” », le Dr Jean-Claude Djéréké — ancien prêtre catholique, théologien et intellectuel engagé — esquisse un portrait équilibré du nouveau souverain pontife, mêlant observation géopolitique, regard pastoral et perspective prophétique. Ce commentaire s’inscrit dans cette même ligne : ni triomphalisme, ni découragement, mais espérance éclairée.
« L’Église ne doit jamais avoir peur d’aller à la rencontre des souffrances humaines. Elle est appelée à marcher avec, et non au-dessus des peuples. »
— Robert F. Prevost, O.S.A.
Un pape venu d’un carrefour de cultures
Le parcours de Léon XIV témoigne d’un enracinement dans plusieurs mondes. Né à Chicago de parents européens, mais ayant vécu et exercé son ministère pendant plus de vingt ans au Pérou, Robert Prevost incarne une figure pontificale aux multiples appartenances. À la fois enraciné dans le Nord global et profondément marqué par le Sud, le nouveau pape Léon XIV n’est pas sans rappeler l’héritage de ses prédécesseurs récents, à commencer par François. Comme le souligne le Dr Djéréké, ce pape a « le cœur à la fois à Chicago et à Chiclayo », c’est-à-dire à la fois dans la modernité occidentale et dans la précarité du Sud global. Une formule belle et forte, qui résume ce que tant espéraient : un pasteur qui connaît les périphéries tout autant que les centres, et qui peut bâtir des ponts entre les mondes, entre les peuples, entre clercs et laïcs. Une telle expérience de terrain, à rebours des trajectoires strictement curiales, est précieuse dans un monde éclaté, marqué par les migrations, les fractures économiques et les crispations identitaires.
Le poids d’un nom : Léon
Le choix du nom Léon XIV est en soi une déclaration d’intention. En reprenant le nom du pape Léon XIII — figure majeure de la doctrine sociale de l’Église catholique et auteur de la célèbre encyclique Rerum Novarum (1891) — le nouveau pontife adresse un signal clair : son pontificat s’inscrira dans une tradition d’engagement au service des plus vulnérables. Pour un monde encore ravagé par les injustices, les inégalités et les exils forcés, cette orientation est à la fois prophétique et urgente. Le texte du Dr Djéréké suggère avec finesse que ce nom pourrait aussi signaler un approfondissement de la doctrine sociale de l’Église catholique et une attention soutenue aux plus vulnérables.
Entre continuité et discernement pastoral
Sans spéculation hâtive, le Dr Djéréké évoque les dossiers sensibles qui attendent Léon XIV : bénédiction des couples homosexuels, place des femmes dans l’Église catholique, dérives cléricales. Il rappelle que François a essuyé de fortes oppositions, notamment en Afrique, à certaines de ses positions. Léon XIV aura-t-il le même courage ? Ou adoptera-t-il une ligne plus conciliante, soucieux d’unité et de paix ? L’ancien supérieur général des Augustiniens a l’habitude du dialogue et du gouvernement : on peut espérer qu’il conjugue autorité et humilité, sans écraser ceux qui diffèrent de lui.
Le Dr Djéréké a raison de souligner que le nouveau pape, bien que différent de François par son style et sa culture, s’inscrira sans doute dans certaines de ses lignes de force : souci des pauvres, défense des migrants, lutte contre le cléricalisme, appel à la simplicité évangélique. Cependant, sur des sujets plus controversés — comme Fiducia supplicans ou l’ordination féminine au diaconat — Léon XIV pourrait marquer une pause ou adopter une approche plus prudente, au nom de l’unité de l’Église.
Mais la prudence n’est pas l’inaction. Et le Dr Djéréké entrevoit justement que l’expérience de gouvernement du nouveau pape, ancien supérieur général des Augustiniens, pourrait faire de lui un réformateur déterminé mais mesuré, autoritaire sans être autoritariste. Une figure de service, plus que de pouvoir.
Et l’Afrique ? Entre attente et patience
La question africaine n’est pas absente de la réflexion du Dr Djéréké. Même si le nouveau pape n’est ni africain ni noir — au regret de nombreux fidèles du continent —, il pourrait renforcer la représentation africaine dans la Curie, multiplier les gestes de proximité (voyages, nominations, paroles fortes), et surtout dénoncer avec fermeté les forces visibles et invisibles qui freinent l’essor du continent.
Le Dr Jean-Claude Djéréké pose avec sobriété une question essentielle : que peut attendre l’Afrique de Léon XIV ? Sans projection excessive, on peut espérer un regard plus affirmé sur le continent : davantage de cardinaux africains, une attention renouvelée aux voix africaines dans les synodes, et peut-être des gestes concrets contre ceux qui freinent l’émancipation du continent, qu’ils soient internes ou externes à l’Église.
Mais comme le conclut sobrement le Dr Djéréké : « Laissons-le s’installer d’abord. » Il y a là une leçon de sagesse chrétienne : ne pas juger trop vite, mais observer, prier, accompagner. L’Église catholique n’est pas une démocratie d’opinion, mais un corps en marche, guidé par l’Esprit Saint.
« La paix du Christ est pour tous, sans frontières ni conditions. Que l’Église soit toujours un refuge, jamais une barrière. »
— Pape Léon XIV (allocution inaugurale, 8 mai 2025)
Conclusion : entre foi, vigilance et espérance
Cet article du Dr Jean-Claude Djéréké, ancien prêtre catholique et intellectuel respecté, nous invite à accueillir le pape Léon XIV non comme le produit d’un calcul géopolitique, mais comme un choix spirituel à interpréter à la lumière de la foi. L’Église catholique, dans sa diversité, continue de chercher l’unité. Et c’est cette unité, nourrie de prière, de fidélité et d’écoute, qui portera le pontificat à venir.
Le texte du Dr Djéréké est aussi une invitation à rester vigilants dans la foi, lucides dans l’espérance et unis dans la prière. L’élection de Léon XIV, bien qu’inattendue, porte en elle des germes de renouveau. Un pape issu de plusieurs mondes, parlant plusieurs langues de la souffrance humaine, peut être un don pour une Église appelée à marcher ensemble — en synode, en fraternité, en vérité.
Simplice Ongui
Directeur de Publication
Afriqu’Essor magazine
osimgil@yahoo.co.uk