Des pressions françaises dénoncées par un prélat haïtien
Par la Rédaction d’Afriqu’Essor

Le Cardinal Robert Sarah | © Bernard Hallet
À la veille d’un conclave décisif pour l’avenir de l’Église catholique, une révélation du cardinal haïtien Chibly Langlois fait l’effet d’une bombe : des pressions venues de France chercheraient à écarter le cardinal guinéen Robert Sarah de la course au pontificat. Une ingérence présumée qui soulève des interrogations sur la place de l’Afrique dans l’Église universelle… et sur la neutralité des grandes puissances dans les affaires spirituelles.
Pressions en marge du conclave : la bombe Langlois

Le cardinal Chibly Langlois
Alors que le Saint-Siège se prépare à une succession historique, l’atmosphère au Vatican est troublée par des accusations inattendues. Le cardinal Chibly Langlois, seul cardinal haïtien, a déclaré avoir constaté des « pressions françaises » exercées sur certains chefs d’État africains et prélats de pays émergents afin d’influencer le choix du prochain pape.
« Un nom revient toujours parmi ceux qu’il faut écarter : celui du cardinal Sarah », a-t-il révélé.
Le cardinal Sarah : une figure dérangeante ?
Originaire de Guinée, le cardinal Robert Sarah est un défenseur inflexible de la doctrine catholique traditionnelle. Ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin, il incarne une Église fidèle à sa foi, enracinée dans la spiritualité et opposée aux dérives modernistes.
Mais son charisme, son intelligence et son indépendance inquiéteraient certaines puissances occidentales, notamment la France.
Un effet boomerang pour Macron ?
Le politicien français François Asselineau, réagissant à ces révélations, avertit : « En voulant imposer aux cardinaux de ne pas voter pour Sarah, Emmanuel Macron pourrait susciter un réflexe inverse de soutien. »
Ces manœuvres, jugées déplacées par plusieurs observateurs, posent la question du respect de l’autonomie spirituelle de l’Église face aux intérêts géopolitiques.
L’heure d’un pape africain ?
Au-delà de la personne du cardinal Sarah, c’est toute la question de la représentation de l’Afrique au sein de l’Église universelle qui se pose. Avec une démographie catholique en pleine expansion sur le continent, l’élection d’un pape africain serait autant symbolique que stratégique.
Mais le monde est-il prêt à accueillir un pape noir ?
Conclusion : L’Esprit contre la diplomatie ?
Si l’Église veut demeurer fidèle à sa vocation, elle doit préserver la liberté du discernement spirituel au-dessus des logiques d’État. Le conclave à venir ne décidera pas seulement d’un nom, mais d’une orientation : vers l’universalité réelle ou vers le verrouillage politique.