Le discours du Professeur Albert Ondo Ossa à l’endroit des Francs-Maçons du Gabon
Je voudrais précisément m’adresser aux « fraters », car pour construire notre pays, nous avons besoin de nous parler et de nous dire des vérités.
Vous, les « fraters » du Gabon, vous êtes en grande partie responsables de la situation actuelle, car votre solidarité vous a conduit à des cooptations malicieuses, contraires à vos principes.
Vous êtes devenus pour la plupart des affairistes véreux et le pays en souffre puisque depuis un demi siècle c’est vous en fait qui êtes aux affaires.
Dites-moi.
L’un de vos symboles forts est le triangle, que vous avez hérité du christianisme, car vous êtes nés bien plus tard.
Le triangle, chez les chrétiens, représente la Divinité, la Sainte Trinité. Or, à vous regarder fonctionner et agir, on a l’impression que de nombreux « fraters » n’en connaissent pas la profondeur, car bien de leurs interprétations et davantage leurs actes prêtent à confusion.
Triangle parlons-en !
D’abord, il ne s’agit pas d’un triangle isocèle, nous en convenons. Or vos comportements laissent penser cela, car un triangle isocèle a une base et deux côtés égaux. Si on change la position initiale, la structure est automatiquement déformée. Dans la pratique gabonaise, le triangle reste irrémédiablement isocèle car c’est toujours le même sommet, ce qui me semble-t-il est contraire à vos fondamentaux.
Mais en vérité, il s’agit d’un triangle équilatéral, qui a la particularité d’avoir trois angles égaux et trois côtés égaux, au point qu’à tout instant le sommet peut devenir la base et la base se muer en sommet tout en gardant intact la structure originelle. La conséquence en est que le « frater » devrait savoir laisser sa place à quelqu’un d’autre au bout d’un cycle et non tout faire pour s’y maintenir.
Par ailleurs, à dire vrai, le triangle n’est que la projection sur un plan orthogonal d’une dimension plus grande : la pyramide. Or la pyramide a quatre faces, au point que lorsqu’on la regarde d’une face, elle n’est qu’un triangle. Tous ceux qui ont été en Egypte le savent.
De plus, lorsqu’on grimpe sur un côté de la pyramide, les trois autres côtés vous sont inconnus. Et lorsqu’alors on arrive au sommet de la pyramide et qu’on en trouve d’autres, pourquoi se préoccuper de savoir d’où ils viennent et comment ils en sont arrivés là.
Cela me permet de tirer les enseignements et surtout de poser les questions suivantes :
1°) Pourquoi les « fraters » sont-ils allergiques au changement, alors qu’ils devraient naturellement y être portés et mieux disposés ?
2°) Pourquoi veulent-ils tout pour eux ?
3°) Pourquoi pensent-ils être les seuls à détenir la vérité ?
4°) Pourquoi pensent-ils que personne ne peut réussir sans être « frater » et pourquoi leurs pratiques dans notre pays semblent relever d’un slogan : « hors de nous point de salut » ? Pourquoi voulez-vous nécessairement que tout le monde devienne franc- maçon ?
Les « fraters » ont dirigé ce pays depuis l’indépendance. Léon MBA étaient franc-maçon, autant que les BONGO (père et fils). Etant vous-mêmes victimes de la situation et constatant avec nous que le pays va mal, pourquoi multipliez-vous les manœuvres pour vous hisser encore au pouvoir ?
Par simple exercice statistique, puisque les « fraters », dans l’exemple donné, ne représentent qu’un côté de la pyramide qui en a quatre, ils ne devraient tout au plus occuper qu’un quart des postes du pays. Or, à ce jour, Président, Premier ministre, Secrétaires généraux de ministères, Directeurs généraux, chefs de services et que sais-je encore, sont tous « fraters ». Le pays devrait alors bien se porter. Que vous faut-il d’autres ?
Je vous invite à faire des tenues et autres ateliers pour véritablement sauver notre pays, car l’échec actuel vous incombe largement. Il est temps que vous tirez vous-mêmes les justes conclusions qui s’imposent et agissez dans le bon sens.
Chers « fraters », n’allez surtout pas me dire que ce sont ces jeunes qui entourent Ali BONGO qui sont tout le mal du pays. N’oubliez pas que j’ai l’intelligence nécessaire pour savoir comment les gouvernements se forment et que le Président de la République n’a tout au mieux que cinq ministres qu’il nomme lui-même, appelés « les ministres du Président », j’appartenais à cette catégorie. Le reste est composé de représentants des différentes forces et tendances du pays. C’est dire que ceux qui entourent Ali BONGO aujourd’hui ne sont que vos poulains, que du reste vous lui avez suggérés. Ils se réclament de chacun d’entre vous, leurs parrains, qui se comptent aussi bien dans la majorité comme dans l’opposition, d’où l’expression consacrée « nous sommes ensemble ».
A propos de l’élection présidentielle, reconnaissons-le, les faux candidats, c’est la franc-maçonnerie, les textes décriés, c’est la franc-maçonnerie, les candidatures précoces, c’est encore la franc-maçonnerie, la conférence nationale qu’on veut instituer pour se partager les postes et prolonger le mandat d’Ali BONGO, c’est la franc-maçonnerie, les zigzag répétés de l’opposition gabonaise, c’est aussi de la franc-maçonnerie, puisque tout cela procède d’une guerre ouverte entre loges maçonniques, qui se neutralisent par leurs adeptes et autres alliés interposés.
Chers participants, il y a un temps pour tout. Il faut arrêter tout cela, le temps de DIEU est arrivé.
Vous les « fraters » avez fait trop de dégâts et trop de mal à ce pays ; arrêtez ! Il vous faut à présent réparer, DIEU exige réparation et comme vous n’en êtes pas capables, laisser le plan de DIEU se réaliser.
Pensez-vous un seul instant que la franc-maçonnerie est née au Gabon, ou qu’il n’y a de maçons qu’au Gabon. Les autres ailleurs n’agissent pas comme vous et j’ai tôt fait d’en déduire qu’il ne s’agit ici nullement de la franc-maçonnerie mais de la sorcellerie.
Je fais néanmoins appel à votre sens de l’honneur. Les « fraters » doivent, eux également, faire amende honorable, demander pardon, et nous laisser essayer autre chose.
Fraters du Gabon, puisque l’un de vos principes est de faire réparer le mal par celui qui en est l’auteur, vous avez l’obligation de réparer et de contribuer au redressement du Gabon, notre cher pays, car on ne peut pas faire sans vous. Vous êtes des Gabonais. La seule contrainte qui s’impose à vous, c’est que vous ne pouvez plus tenir le flambeau.
Aux termes des présentes assises, nous sommes conscients du chemin qui reste à parcourir, avec nos faiblesses, nos lourdeurs, nos antagonismes et nos égoïsmes. Mais la raison, le bon sens et l’intérêt supérieur de notre chère patrie prévaudront avec l’aide de Dieu. J’invite les Gabonaises et Gabonais, de souche comme d’adoption, à se tenir prêts pour répondre le moment venu aux mots d’ordre qui seront lancés par la « société civile libre ».
Je déclare clos les travaux des premières assises nationales et démocratiques de la société civile libre.
Vive le Gabon et que Dieu Bénisse le Gabon !
Je vous remercie !
Pr Albert ONDO OSSA