KINSHASA, République Démocratique du Congo, 19 décembre 2019/ — Après l’annonce par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le 8 décembre, de la capture d’un groupe de plus de 1 800 personnes, composé de membre du Congrès National pour le Renouveau Démocratique (CNRD) et de leurs familles, sur les hauts plateaux de Kalehe, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est intervenu très rapidement pour répondre aux besoins humanitaires les plus pressants.
« On compte beaucoup de personnes particulièrement vulnérables comme des blessés, des malades, des femmes enceintes, des enfants non-accompagnés, et des personnes en situation de handicap », dit Lucile Pio, déléguée santé du CICR. « Nous avons transféré 2 blessés et 10 enfants malades à l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu qui est actuellement saturé ». Le CICR a aussi distribué une demi-tonne de médicaments et de matériel de soin à l’hôpital de Nyamunyunyi et visité des centaines de personnes privées de leur liberté.
La situation humanitaire au camp militaire de Nyamunyunyi est extrêmement préoccupante : 17 personnes dont 9 enfants y sont décédées. Le 16 décembre, 302 personnes ont été transférées et il reste encore plus de 1400 personnes dans ce camp.
Le CICR a recueilli 281 enfants qu’il a placés dans un centre de transit et d’orientation géré par le bureau pour le volontariat au service de l’enfance et de la santé (BVES), une organisation spécialisée dans le domaine de la protection de l’enfance. Il espère réunir ces enfants à leurs familles avant tout nouveau transfert.
« Il est fondamental que le processus de transfert mis en place soit en pleine conformité avec les garanties établies par le droit international. Nous demandons aux autorités, avant toute nouvelle décision, de s’assurer que les transferts se fassent de manière informée, et volontaire pour toutes les personnes considérées à risque », rappelle Jeremy England, chef de délégation du CICR en République démocratique du Congo. « Les personnes privées de liberté, leurs familles, les malades et les blessés doivent être traitées avec humanité et dans le respect de leur dignité. »
Le CICR rappelle que selon le droit national et international, nul ne peut être privé de sa liberté, sans base légale et conformément à la procédure prévue par la loi. Les autorités devraient assurer la liberté de mouvement de ceux qui ne sont pas détenus, les placer sous la responsabilité des autorités civiles, et faciliter l’accès et l’assistance humanitaire à ces personnes.
SOURCE
International Committee of the Red Cross (ICRC)