Voici qu’on veut donner à une affaire privée intervenue au Canada, dont on ignore tout des éléments factuels ayant concouru à l’arrestation d’un individu (un ancien SG d’un syndicat étudiant) un caractère collectif voire national (Défense de la FESCI considérée comme une organisation terroriste par un pays étranger). Certes, cette qualification peut heurter la mémoire d’une génération, mais la FESCI existe toujours. Elle n’est pas défunte, à moins que certains qui lui font une concurrence déloyale veulent l’enterrer. En tant qu’organisation, elle a une représentation légale, un Bureau Exécutif, des moyens pour connaître de cette accusation et réagir en conséquence. En quelle qualité des personnes qui n’appartiennent plus à ce syndicat, du reste exclusivement étudiant (qualité pour en être membre), peuvent-elles parler en son nom ou agir en son nom et vouloir défendre ses intérêts moraux, fussent elles des anciens secrétaires généraux ?
Faut-il penser que ce syndicat se prolonge dans la vie active, civile et politique, sous la forme d’une organisation parallèle, faute pour certains de ses anciens membres, les plus politisés, de pouvoir s’insérer correctement dans la vie active, à l’instar des anciens membres des autres syndicats, comme c’est aussi le cas ailleurs, dans tous les pays du monde ? Dans quel but mobilisent-ils sous cette identité, dans quel objectif mènent-ils désormais leurs activités, quel est leur combat comme on entend dire, puisqu’elles ne participent plus à la résolution des problèmes et préoccupations estudiantines et de l’école Ivoirienne ? Incapacité de faire leur mue d’étudiant au civil, éternels nostalgiques d’un passé qu’ils veulent faire revivre ou dont ils veulent s’auréoler pour capitaliser à leur profit individuel l’action collective de tout un mouvement, récupération politique, fonds de commerce visant à appâter une génération, maquillage d’un projet ou recherche comme par le passé de mentors ?
L’opposition aujourd’hui est bicéphale avec une opposition déclarée et une opposition non assumée (voire sournoise). Dans le même temps celle-ci est fragmentée, tant au plan idéologique (du socialisme au libéralisme) qu’au plan structurel (des organisations rivales , mouvements opportunistes, plate-formes hétéroclites)
Du côté du Pouvoir, il y a une co-gestion, non assumée du fait de la perspective de la redistribution des cartes, on pourrait dire aussi des places. Puis, il y le camp des “has been” qui éprouvent du ressentiment, pour avoir été remerciés du Gouvernement, qui se trouvent des vertus nouvelles, pour proposer ce qu’ils n’ont pas su faire quand ils étaient aux affaires, ou à la table du festin. C’est selon. On nous parle d’héritage, en oubliant que celui-ci est une universalité, comportant un actif et un passif. Lorsqu’on s’y réfère comme étant la transmission d’un caractère particulier de concevoir et de faire la politique (idéologie et valeurs) qu’on veut protéger, on se demande bien contre quoi au sein du RHDP (creuset des valeurs dites Houphouëtistes et de l’idéologie libérale) ? C’est précisément cette caractéristique qu’ils ont en commun. Preuve, le PDCI n’a jamais élevé de critique (instances dirigeantes) contre la politique du Gouvernement qu’il a coordonné et conduit pendant plusieurs années.
Conclusion :
A l’évidence, il y a une recomposition du paysage politique en gestation, mais il y a surtout aussi un besoin urgent de clarification (redéfinition du sens des alliances et la coopération entre elles, clarification idéologique et programmatique), et la nécessité de l’apparition d’une force nouvelle qui porte en elle la rupture d’une pratique et une vision novatrice de la société ivoirienne (d’une révolution culturelle à un projet politique audacieux ).