Il a dit que 5 ans lui suffisaient pour que le pays retrouve son lustre d’antan, qu’il construirait une université par an, qu’il ferait tomber une pluie de milliards sur chaque ville où il fit campagne en 2010, qu’il s’installerait dans la capitale politique, que chaque Ivoirien aurait un toit et tutti quanti. Or, à 18 mois de la fin de son second mandat, aucun des engagements pris n’a été tenu. Au contraire, c’est sous son règne que l’inouï et l’inédit se sont produits dans notre pays : microbes bénéficiant de l’indulgence et de la protection des autorités, rattrapage ethnique, cimetières devenus des dortoirs.
Alors, pourquoi croire qu’il respectera sa promesse de ne pas briguer un troisième mandat et de transférer le pouvoir à une nouvelle génération en 2020 ? Pourquoi persister à penser que lui, qui ne connaît que la fraude et la violence, pourrait perdre une élection organisée et contrôlée par lui de bout en bout ?
Et les Ivoiriens, que disent-ils ? Nombre d’entre eux estiment que c’est plutôt un soulèvement populaire qui peut débarrasser notre pays de cette calamité et fermer la triste parenthèse (dix ans de dictature et de pillage). Un événement est venu les conforter dans leur opinion : l’extraordinaire mobilisation du FPI (un million et demi de personnes au moins) à Duékoué le weekend dernier. Pour eux, si tous les Ivoiriens s’y mettent (et pas seulement les militants du FPI), si le double ou le triple de ce nombre descend dans la rue à Abidjan, l’imposteur sera obligé de prendre la tangente car aucune armée, aussi brutale soit-elle, ne peut tenir face à une telle démonstration de force. Jean-Claude DJEREKE