Par Patrice Nganang

C’est ce qu’une dame, Ambazonienne, a offert devant moi, dans une ville de ce pays, les États-Unis, devant nous, lors d’un fundraiser, à la révolution qui a lieu dans le Noso. Elle qui avait déjà donné $1,000 cash devant moi! Et ce n’était pas le sommet du fundraiser – pour financer l’opération appelé ‘My Trip To Buea’ – qui m’a fait me rendre compte que les Anglophones jouent dans une autre ligue – toute une autre ligue. Ce mois de mon bloquement, je l’ai passé en effet de fundraiser en fundraiser anglophone. Ma première observation d’abord, ce qui m’a frappé, c’est que les gens qui y participent sont socialement bien, très bien installés. Je n’ai jamais été dans des maisons de Camerounais aussi cossues, a l’étranger, je dois l’avouer. Médecins, entrepreneurs, etc. Quand le sous-sol d’un compatriote a les dimensions d’une grande salle de conférence, c’est que ça veut tout dire. Rencontrer des gens de la génération de mes parents, nombreux – et tous, chassés de ce pays nommé Cameroun, pays captif littéralement d’une clique bulu. Mais surtout voir la grâce de ce monde, sa politesse, et son humilité, qui contraste avec ce que j’ai vécu chez les Eperviables à Kondengui – qui sont le résume de la clique parasite qui nous tient, avec leur prétention, leur extraordinaire prétention. Je dois dire que cela a été des expériences extraordinaires pour moi, si extraordinaire surtout parce que la hargne de mes compatriotes francophones, et surtout le fait que ceux qui sont dans ce qu’on appelle ‘le changement’ soient le plus souvent des déclassés sociaux, quand ils sont francophones, et se déchirent bien souvent pour $100! Je dois dire, je dois avouer que j’ai vu des choses extraordinaires pendant ce mois passe avec les Anglophones dans leurs réunions. Toutes les fois j’ai tenu un discours, mais ce que j’ai toujours dit c’est ceci en substance: les Africains se sont toujours moqués des Camerounais, ont toujours ris sous cape devant les Camerounais, devant ce peuple qui braille à la télé, veut donner des leçons à d’autres Africains, mais est captif d’une clique tribale et d’un tyran de 85 ans, ce pays dont les intellos comme Mbembe, Beyala, etc., vont au bled et le quittent en catimini! Alors qu’à coté on calcine des grands-mères, brule des villages, et sortent crier dehors! Dans mon discours, j’ai dit ce que je sais: que les Africains se moquent des Camerounais, mais que je m’étais toujours dit, avec cet auteur Ghanéen-la que ‘The Beautiful Ones Are Not Yet Born’! Or, devant les Ambazoniens, je me suis rendu compte que l’espoir n’est pas fini: Oui, the Beautiful Ones Are Born! Thank you, my brothers and sisters, Ambazonians, for showing me how beautiful we can be!

Concierge de la république