Comme si son silence face au massacre en pleine nuit de ses frères ébriés d’Anonkoua-Kouté par les soudards de Dramane Ouattara n’était pas suffisamment grave, comme s’il était dans sa nature de plaire encore et toujours à ces voyous et criminels qui ont pris notre pays en otage, Jean-Pierre Kutwã a ajouté, ce 30 décembre 2019, la discrimination à une collusion de 10 ans avec un régime vomi et honni en “suppliant” Ouattara “de faire sortir de prison ceux qui ont été arrêtés dernièrement”.
Et les autres, c’est-à-dire tous ceux qui croupissent en prison depuis 2011, ne méritent-ils pas, eux aussi, la compassion du conseiller attitré de Alassane Ouattara ? Sont-ils moins importants que les partisans de Soro ? Sont-ils des animaux ?
“Vénération des autorités établies, déférence envers les puissants et les riches, insensibilité à la détresse des foules ignorantes et démunies, collaboration ostentatoire avec un régime qui se maintient par l’effusion du sang ininterrompue, telles sont quelques tares dont souffre l’Église camerounaise ” , écrivait Mongo Beti dans les années 1970. Il ne serait pas exagéré d’appliquer ce constat au cardinal Kutwã, dignitaire sans dignité s’il en est, puisque c’est avec son accord qu’Hamed Bakayoko fut autorisé à prendre la parole au cours de la messe dans deux paroisses de l’archidiocèese d’Abidjan (Saint Philippe d’Abobo-Sagbé et Saint-Marc d’Abobo Akéikoi) les 16 et 30 septembre 2018. Quelques millions de francs CFA étaient la contrepartie de ce sacrilège… (Suite et fin)
Jean-Claude DJEREKE