Vente illicite de terrains à Abidjan : Un Juge soupçonné de protéger de dangereux faussaires
Soupçonné de protéger de dangereux faussaires et vendeurs illicites de terrains à Gonzagueville, dans la Commune de Port-Bouet, à Abidjan, le Commissaire Goz du Tribunal militaire d’Abidjan donne sa version.
Interrogé sur le sujet, le Juge d’Instruction militaire du 1er Cabinet reconnait avoir convoqué dame Akaffou à ses bureaux, à Cocody-Angré. Occupée à une autre tâche ce jour, elle devrait se présenter lundi 04 juin 2018, dans la matinée. Cette convocation se situe dans le cadre d’une enquête portant sur l’assassinat d’une dizaine de personnes dans la zone il y a quelques années en arrière. Commissaire Goz explique que 16 soldats des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui surveillaient le site auparavant, sur instruction du Commandant du BCS d’alors, ont mortellement atteint une dizaine de riverains. C’est ainsi qu’il le convoque afin de savoir le mandant de cette présence militaire sur le site. Selon lui, ce dernier a répondu qu’il a agi sur instruction d’un Magistrat qui, en réalité, n’en serait pas un. L’armée ivoirienne n’étant pas une sécurité privée, Commissaire Goz dit avoir instruit le Commandant aux fins de faire partir ses éléments mis en cause dans l’assassinat de citoyens, du lieu au plus vite. Ce qui fut fait de son bureau, par téléphone. Et, c’est le lendemain qu’il apprend, à sa grande surprise, que des Policiers du District de Port-Bouet y ont pris la relève. Il voudrait, donc, comprendre les motifs de leur présence en ce lieu, surtout que, toujours selon lui, des plaintes contre Mme Akaffou s’accumuleraient sur son bureau, explique-t-il sa convocation. Toujours dans ce cadre, dit-il, il a auditionné sur procès verbal Amon Koutouan Guillaume, chef du village d’Abouabou, et entend le faire avec ceux des autres villages propriétaires des 546 hectares du site ‘’Djibo Kamon’’, une partie de la forêt déclassée d’Abouabou. Le Juge d’Instruction dit ne pas connaître Koné Hamed ni Dago Liza Séraphin.
Ce que contestent vigoureusement des responsables de l’Afecaci interrogés plus tard, qui soutiennent que ce même Juge les a reçus à ses bureaux courant 2016. A cette occasion, précisent-ils, Koné Hamed, accompagné de dame Khady Bakayoko et quatre autres personnes étaient présents. Selon ces derniers, les manœuvres du Commissaire Goz n’auraient pour but que de faire partir les forces régulières, dont la zone de compétence s’étend jusqu’au-delà de leur site, afin de laisser les mains libres aux faussaires, dont certains sont armés. Et que les évènements ayant entraîné mort d’homme (une victime) se sont déroulés à plus de 20 kilomètres de leur site, en 2001. Le dernier en date se serait déroulé en 2011, sur le site baptisé ‘’Djibo Kamon’’, un peu plus loin de leur site.
Faut-il le dire, depuis le déclassement de la forêt classée d’Abouabou par le Gouvernement, des squatters installés ultérieurement sur le site s’adonnent à la vente illicite des terrains, au détriment des cinq villages bénéficiaires. Plusieurs chefs de villages s’en étaient même rendus complices. Devenue très dangereuse, avec la présence quasi-permanente de bandits de grand chemin, des drogués, et autres voyous armés, la Police de Port-Bouet a décidé de mettre la zone sous son contrôle désormais.
Laurent Nahounou