Par la Rédaction
Un lecteur, réagissant à notre article « Un Pape noir… Une illusion salutaire ou une impasse symbolique ? », soulève des questions pragmatiques essentielles : gouvernance, cohésion interne, dynamisme spirituel et… autosuffisance financière de l’Église catholique. Autant de préoccupations légitimes dans une institution complexe, mondiale, et en mutation.Il est juste de rappeler que toute organisation, religieuse ou non, est tributaire d’un équilibre entre sa vision, sa fidélité à ses principes, sa capacité d’innovation et sa viabilité économique. L’Église catholique ne fait pas exception. Le futur pape devra être à la fois pasteur, stratège, diplomate et gestionnaire, ce qui exige une envergure humaine et spirituelle rare.
Cependant, douter qu’un Africain puisse incarner cette synthèse revient, involontairement peut-être, à essentialiser la compétence papale selon des critères géographiques ou raciaux. Or, ce n’est ni la couleur de peau ni l’origine qui font le bon pape, mais la profondeur de foi, la sagesse de gouvernement, l’ouverture à l’Esprit, et la capacité à rassembler dans la diversité.
Des figures africaines comme le cardinal Robert Sarah, le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson ou le cardinal Fridolin Ambongo ont montré qu’ils maîtrisent ces enjeux — aussi bien doctrinaux que politiques, sociaux ou économiques — avec une intelligence pastorale enracinée et universelle.
Enfin, *le choix d’un pape ne peut se réduire à des critères de performance institutionnelle. Il s’agit aussi d’un acte de foi, dans l’homme choisi… et dans l’Esprit qui guide ce choix.
Alors, un pape noir ? Peut-être. Pas parce qu’il est noir, mais parce que le temps est venu d’écouter les périphéries, là où la foi est encore vivante, joyeuse, combattante. L’Afrique, loin d’être un frein, pourrait être un souffle neuf.