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Les actes de racisme se multiplient à Tanger. Il y a deux semaines à Boukhalef, des Subsahariens -dont une majorité de femmes et d’enfants- étaient victimes d’agressions commises par des jeunes. Cette fois, la tension a monté d’un cran. Aux premières heures de ce matin, un Marocain a égorgé un Sénégalais à l’arme blanche. En l’espace de neuf mois, c’est le deuxième décès de Subsahariens dans la banlieue tangeroise. En décembre dernier, un Camerounais est mort défenestré suite à une descente de police.

De nouveaux affrontements entre jeunes résidents du quartier Al Irfane, sis dans la banlieue de Boukhlaef à Tanger et des Subsahariens, se sont produis dans la nuit du vendredi au samedi. Tout a commencé par de vifs échanges de propos entre les deux parties avant que les choses ne dégénèrent en heurts sanglants.

Un Sénégalais égorgé

Un ressortissant sénégalais a été égorgé par un Marocain. Des sources locales avancent que l’assassinat s’est produit à la manière des terroristes de l’organisation de l’Etat islamique. Un autre citoyen camerounais a été grièvement blessé par une arme blanche. A ce sinistre bilan s’ajoute treize autres personnes blessés légèrement. Ces affrontements sanglants ont mobilisé l’envoi des forces de l’ordre sur les lieux.

Une présence qui n’a pas, pour autant, réussi à apaiser les tensions. Les Subsahariens ne décolèrent pas suite à la perte, une nouvelle fois après celle survenue en décembre dernier, d’un des leurs. Ils ont sillonné les rues du quartier Al Irfane portant le corps de la victime, réclamant justice et refusant de céder la dépouille aux agents du ministère de la Santé pour son transfert à la morgue.

9 personnes arrêtées

Mais la résistance des Subsahariens a finalement tourné à l’avantage des forces de l’ordre qui ont pu reprendre le cadavre du Sénégalais. Un bilan de la wilaya de Tanger fait état de l’arrestation de 9 personnes des deux côtés. Une enquête a été ordonnée en vue de déterminer les responsabilités.

Ces actes racistes subis par des ressortissants subsahariens sont de plus en plus fréquents à Boukhalef. Les jeunes de la banlieue bénéficiant du laxisme des autorités, multiplient les provocations en toute impunité. Le meurtre du Sénégalais est, malheureusement, la preuve d’un racisme déclaré et assumé qui commence à envahir tout le nord du Maroc, notamment à Nador et Tanger, les deux points de chute des candidats à l’immigration vers l’Europe. Ce matin un calme précaire régnait à Boukhalef.

Mohammed Jaabouk 

Source: www.yabiladi.com