Le 31 août 2020, dans un point de presse (intervention du Cardinal Kutwa), l’archevêque d’Abidjan, qui ne parle pas au nom de tous les évêques catholiques, a affirmé que la candidature de Alassane Ouattara à la prochaine élection n’était pas nécessaire, à son humble avis.
Je me réjouis qu’il soit sorti enfin de son silence qui pouvait être interprété comme une complicité avec l’immonde dictature d’Abidjan car le pays est à feu et à sang par la faute de Ouattara depuis le 13 août mais son “pas nécessaire”-là signifie quoi ? Ce n’est pas une affaire de nécessaire ou non. Il s’agit de savoir si notre Constitution autorise Monsieur Ouattara à briguer un 3è mandat. Jean-Pierre Kutwã manque-t-il de laïcs et de prêtres juristes capables de faire une interprétation juste de la Constitution ivoirienne ? Et puis, a-t-on vraiment besoin d’être juriste pour comprendre que la Constitution interdit à Ouattara de se représenter après deux mandats ?
Conclusion provisoire : le texte du cardinal Kutwã est un non-événement car il ne fait preuve ni de clarté ni de courage. On a l’impression que l’archevêque peine à appeler un chat, un chat et que dire la vérité à son bienfaiteur semble au-dessus de ses forces. Et pourtant, Jésus a dit à ses disciples qu’ils connaîtraient la vérité et que la vérité les rendrait libres (Jn 8, 32).
La Côte d’Ivoire veut se libérer mais y a-t-il suffisamment d’hommes et de femmes vrais et libres pour la libérer ?
Jean-Claude DJEREKE