J’ai éclaté de rire.
Ainsi va la vie. Nous sommes visiblement conditionnés depuis le berceau par de telles affirmations assassines, très souvent au goût suave et rassurant.
Seulement, on oublie vite que derrière le nectar présenté, il y a hélas bien souvent une autre réalité, bien amère, qui s’y cache. On parle bien de ”faire passer la pilule”. Eh oui, ce n’est, de toutes les façons pas avec du vinaigre qu’on attire les mouches.
On est toujours confronté à des réalités bâties sur deux faces. Gare à vous pour un couteau à double tranchant. Méfiez-vous de quiconque arbore un masque sur lui, car il se pourrait qu’il soit de ceux dotés d’une langue fourchue sinon trop pendue.
Ma foi, tout est finalement relatif. Même nos goûts et le choix de nos couleurs semblent être façonnés sur du simple émotionnel.
Pour quelles raisons ne devrais-je pas fléchir devant le nutritionniste qui, se préoccupant pour ma santé, me suggérerait d’éliminer le sucre, les aliments gras ou le salé à outrance?
Pourquoi ne devrais-je pas tendre l’oreille à l’habilleur, le styliste ou le décorateur de circonstance qui me proposerait telle association de coloris, bien contraire à ce que je prévoyais dans mon esprit?
Vous avez bien compris : tout est relatif, dérisoire surtout. Rien n’est figé. L’individu qui s’affiche inflexible, est d’une petitesse qui fait pitié.
Le fameux enfant prodigue a des droits mais il bafoue ses devoirs. Son frère resté fidèle sous le toit paternel dut réagir devant ce qu’il considérait comme étant de la trahison.
Pourtant, personne semble avoir abordé dans son sens. Bien au contraire, on l’a traité de frère indigne et dur du fait qu’il déclaré qu’on ne lui a jamais organisé une fête, lui qui est resté fidèle au père….
Aussi, à force de rabâcher le même point de vue, l’humain a cette étrange et fâcheuse manière de tout gober à la longue et de l’intégrer dans sa conception même si cela relève de l’inconcevable, l’intolérable.
Voilà une des raisons qui explique la pérennisation des dictateurs quoiqu’en phase d’extinction, Dieu merci.
À propos, que devrons-nous donc retenir? La vérité soulage, libère? Ou toute vérité n’est pas bonne à dire? Seule la vérité blesse ou la loi de plus fort est la meilleure ?
En tout cas, voilà une panoplie d’arguments qui s’affrontent et se contredisent dans un silence déconcertant (j’allais dire religieux).
À nous aussi d’apprendre à échanger avec le prochain, sans éclats, sans offense, sans violence, sans préjugé…
Le tout réside dans le choix de notre syntaxe, le miracle verbal.
Eh oui, quand les mots ne portent, les coups partent et parlent à leur piètre manière digne du Cromagnon.
Voilà pourquoi il nous faut tourner notre langue sept fois avant de parler.
Sachons également voir plus loin que notre bout du nez chaque fois que nous nous résolvons à accomplir ou effectuer une action sur autrui.
Nous évoluons dans un même navire, pour une seule destination. À nous de la personnaliser non dans la bêtise et la bassesse mais dans la sagesse telle attendue des êtres glorieux, les Seigneurs de cette planète que nous sommes. Les Noirs, les Blacks, les Afro ou les Africains noirs.
Fumu BIPE
Li Biik BIAMU©sept 2019