Désormais conscients de l’insécurité et de l’insalubrité qui éloignent les populations abidjanaises de leur plage pour d’autres plus éloignées, des jeunes du village de Petit-Bassam, ou Abia-Gnambo en langue Atchan (Ebrié), dans la Commune balnéaire de Port-Bouet, à Abidjan, ont décidé de s’investir dans son aménagement. Lundi 24 septembre 2018, ils se sont constitués en un comité de gestion de cette plage, et ont procédé à l’élection de Akpo Akouatcha Moïse, opérateur économique y exerçant des activités de restauration, comme bien d’autres de ses pairs.
Bientôt finis sur la plage de Petit-Bassam, les agressions et autres comportements délictuels de personnes venant d’ailleurs qui font fuir les touristes et autres Abidjanais à la recherche de repos les week-ends. De même que les velléités d’expropriation de certains autres opérateurs économiques qui veulent arracher le pain de la bouche des petits commerçants qui y exercent quotidiennement leurs activités. Mis sur pied pour la gestion rigoureuse de cette plage, le nouveau comité de gestion entend renforcer la sécurité, la présence quasi permanente de sauveteurs et autres maîtres-nageurs, la salubrité.
Elu presqu’à l’unanimité des 26 opérateurs économiques présents, avec seulement une voix contre, Akpo Moïse se dit déterminé à faire barrage aux malfaisants. Ainsi, promet-il, avec l’approbation de ses pairs qui poussaient des vivats de satisfaction, d’ériger des guérites aux trois entrées de la plage. Cette mesure leur permettra d’inviter des artistes les week-ends, avec des entrées payantes comme cela se faisait jadis, au temps d’un grand hôtel situé sur cette plage. Elle permettra également au service de sécurité renforcé de mieux contrôler et protéger les personnes qui y auront accès, rejetant les bandits qui y avaient pris leur quartier jusque là. Idem pour les prostituées qui ne devront plus y exercer à cœur joie, souventes fois complices des bandits.
Pour le président du nouveau comité de gestion de la plage de Petit-Bassam/Vridi, ‘’tous ces maux qu’on reprochait à notre plage ne seront plus qu’un mauvais souvenir bientôt. Les Abidjanais en mal d’évasion les week-ends n’auront plus à parcourir des dizaines de kilomètres pour se rendre à Grand-Bassam, à Jacqueville, à Mondoukou, ou ailleurs pour le faire. Ce n’est plus qu’une question de semaines’’, promet-il.
L’idée de la mise sur pied de ce comité de gestion vient, selon Akpo Moïse, du fait qu’un opérateur dans le secteur de l’éducation, installé sur la plage avec l’accord de Jérémie Gouédan, chef de la famille Godouman Lagbamin, propriétaire de la parcelle certifiée par le chef du village d’Abia-Gnambo, l’Honorable Gnagne Nimba Richard, dans les anciens locaux du ‘’Kontiki’’, un grand restaurant alors bien fréquenté, veut s’approprier indûment les alentours de son établissement. Une œuvre pour laquelle il ne se gênerait pas d’y faire débarquer, sans aucun document d’achat ni de propriété, des agents complices des Forces de défense régulièrement, au grand dam de ses pairs et lui-même. Ces opérations d’intimidation compromettant gravement leurs activités, il faut y mettre définitivement fin, selon lui. Et aussi rendre attrayante la plage de ce village, le deuxième des seuls villages Atchan situés sur le littoral.
Laurent Nahounou