L’adjoint au ‘’Guerrier’’ de la Génération en concertations avec toutes les couches de la population
Des membres de la Génération Tchagba du village de Abia-Gnambo (Petit-Bassam), dans la Commune de Port-Bouet, étaient en conclave, jeudi 09 septembre 2021, à Koumassi, sur convocation de Djobossé Aba Salomon, adjoint au Doyen des ‘’guerriers’’ de cette génération. Rentré récemment d’exil, il entend comprendre le fond du conflit qui secoue sa génération pour la prise du pouvoir, afin de faire des propositions pour y mettre fin.
D’entrée, le vice-doyen des ‘’Guerriers’’ de la Génération a indiqué le mécanisme de la gestion d’une crise de ce genre, en ‘’pays Atchan (Ebrié)’’. Selon ses explications, un conflit au sein d’une génération pour la prise du pouvoir mettant en péril la cohésion au sein de la communauté, les ‘’guerriers prennent le pouvoir, le gèrent pendant une période, le temps de faire le consensus dans la désignation du chef entrant’’. Mais il n’en est pas là, a-t-il rassuré. C’est pourquoi, après avoir rencontré les Dougbôs et le chef du village sortant qui en est issu, il rencontrera, outre ces interlocuteurs du jour qui soutiennent Gouédji Yesso Ebénézer, les membres du camp de Kodja Zach Delazer, les femmes de la génération, les Gnandôs (génération qui a passé le pouvoir aux Dougbôs sans problème) et tous les sachants avant de réunir tous les protagonistes à la place publique du village.
Selon les explications de ses invités, représentés par Akpo Akouatcha Moïse, Abidan Abidan Joachim, Kévin Nimba, Djako Landry et Aré Josué Awoh, ‘’nous ne comprenons pas pourquoi nos adversaires n’ont pas attendu les conclusions de la concertation que nous avons eue avec le Ministre de la Réconciliation et la Cohésion Nationale, M. Kouadio Konan Bertin, à l’école du village, dans la deuxième quinzaine de Juillet. Le Ministre a été très clair, qui a demandé que le chef du village doit être désigné relativement aux us et coutumes Atchans. Il s’agit, notamment, «De n’avoir jamais fait de prison pour quelque délit que ce soit ; De n’avoir jamais vendu une parcelle de terre appartenant à une famille tierce (s’il a déjà vendu une parcelle en sa qualité de citoyen ordinaire, qu’en pourrait-il en être s’il a la gestion de tout le patrimoine foncier du village ?) ; D’être marié (coutumièrement ou civilement) ; D’avoir des enfants (avec cette responsabilité, c’est sûr que le père de famille qu’est le futur chef du village fera attention à ses agissements) ; D’avoir un revenu régulier (salarié ou avoir une activité rémunératrice de revenus propres à lui). Le chef doit être d’une moralité irréprochable. Ces conditions remplies, les membres de la génération à la succession se réunissent, puis délibèrent sur les candidatures des prétendants, s’il y en a plusieurs. S’il n’y a pas de consensus au sein de la génération, les membres se déportent devant la génération qui passe le flambeau, en présence du chef du village sortant, du doyen de la génération montante, des femmes de la génération montante et leur présidente, de membres de la Génération Gnandô. S’il n’y a pas d’entente sur un nom, la génération est invitée à aller se concerter à nouveau afin de s’accorder. C’est après quoi le chef et la génération sortante se rendent chez le Doyen du village (le plus âgé) pour la bénédiction du chef entrant. Une fois ce rituel terminé, information est donnée à l’Administration, qui vient pour la consultation populaire, sur la place publique du village. Bien sûr, ce dernier peut venir avec des gardes de corps, qui assurent sa sécurité’’, ont-ils égrené.
Or, reprochent-ils, ‘’Kodja Zach Delazer et Bouady Eric n’ont pas sacrifié à ce processus. Monsieur Kodja a vendu une parcelle de terre appartenant à la famille Atchado. Il n’a pas d’enfant jusqu’à ce jour. Il n’a, donc, aucune responsabilité, et peut quitter le village à tout moment que ses intérêts le dictent. Il n’a jamais travaillé de sa vie. Il ne vit que de la gestion familiale de l’héritage de feu leur père, ses frères et lui. Par ailleurs, Koutouan Clément qu’ils présentent comme le Doyen de la Génération Tchagba n’est que l’adjoint au Doyen Dogouah Awoh Eugène.Tout ce qu’ils ont fait pour obtenir l’Arrêté préfectoral n’est que pure affabulation. Avec la complicité, comme nous le soupçonnons, de certains agents de l’administration préfectorale’’, disent-ils à Djobossé Abo Salomon. Qui dit avoir pris bonne note, et poursuit ses consultations.
Laurent Nahounou
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